sebenta de anotações esparsas, pensamentos ociosos, reflexões cadentes, poemas difusos, introspecções de uma filosofia mais ou menos opaca dos meus dias (ou + reminiscências melómanas, translúcidas, intra e extra-sensoriais, erógenas, esquizofrénicas ou obsessivas dos meus dias)
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cahier de notes éparses, pensées oisives, réflexions filantes, poèmes diffus, introspections d'une philosophie plus ou moins opaque de mes journées (ou + de réminiscences mélomanes, translucides, intra-sensorielles et extra-sensorielles, érogènes, schizophrènes ou obsessionnelles de mes journées)

sexta-feira, 12 de fevereiro de 2010

Séisme médiathique et politique au Portugal: Un reportage du journal Sol révèle que le premier-ministre a essayé de controler et museler la presse

Malgré une mesure judiciaire demandée par un des inculpés dans l'investigation judiciaire "Face oculta" (visage couvert, à propos d'affaires louches entre des enreprises privés et des organismes de l'Etat) pour que l'hebdomadaire portugais SOL ne publient plus d'extraits des écoutes dans le quadre de cette investigation, le journal invoque "le droit supérieur de la liberté d'expression et du droit à l'information" du publique et publie dans son édition d'aujourd'hui des extraits qui mettent directement en question le premier-ministre portugais José Sócrates.

Intitulé "La Pieuvre", le reportage du journal révèle un complot avec des contours internationaux (des contacts avec le groupe médiathique Prisa à Madrid et des capitaux de Londres) lancé par des proches du premier-ministre et du chef du Gouvernement lui-même au mois de juin 2009 et qui avait comme objectif l'écartement de journalistes considérés dérangeants pour le Gouvernement (comme José Eduardo Moniz, Manuela Moura Guedes et Mário Crespo), mais également le contrôle de plusieurs grands médias du Portugal: la chaîne de télévision TVI, les journaux Diário de Notícias, Correio da Manhã, Jornal de Notícias et la rádio d'information continue TSF ou bien (c'était un des autres plan, selon le Sol), le journal Expresso et la chaîne SIC.

Ceci avait pour objectif créer une "bonne presse" au Gouvernement dans les mois juste avant les éléctions législatives (27 septembre 2009).


L'édition de ce matin du journal Sol s'est vendu intégralement dans tous les coins du pays - 130.000 exemplaires - et a annoncé qu'il lancerait une deuxième édition spéciale cet après-midi, avec des ajouts sur les écoutes de l'investigation "Face Oculta": encore une fois 130.000 exemplaires.

Pendant que plusieurs magistrats regrette la violation du secret de justice par la presse, tous les partis de l'opposition ont demandé aujourd'hui des éclaircissements au Gouvernement. António Capucho (PSD, social-democrate), membre du Conseil d'Etat, considère même que "le premier-ministre n'a plus de condition pour gouverner et devrait s'effacer", et que le PS devrait demander au Président de la République de nommer un nouveau premier-ministre socialiste.

Le Gouvernement a convoqué une conférence de presse pour réfuter les accusations du reportage du journal Sol. Pedro Silva Pereira, ministre de la présidence du Gouvernement nie que quiconque écoute ces enregistrements en tirent les mêmes conclusions. Il va même plus loin et pour répondre à Capucho lance: "Je comprends qu'il y ait des personnes qui ne veuillent pas de premier-ministre ou de gouvernement socialistes au pouvoir, mais cela ce décide lors des éléctions. Il y a ds gens qui n'on pas réussi à battre le PS lors des éléctions et qui essaye aujourd'hui de le faire par d'autres moyens".

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Info AFP:


Premier ministre du Portugal suspecté de vouloir museler la presse


Les relations notoirement tendues entre le Premier ministre socialiste José Socrates et la presse au Portugal se sont encore dégradées cette semaine avec la multiplication de révélations sur des tentatives du pouvoir de museler les médias jugés hostiles.

Déjà mis à mal à l'automne dernier par le scandale qu'avait provoqué, en pleine campagne électorale, la suppression du journal télévisé de la TVI dont il avait publiquement critiqué la présentatrice, José Socrates est désormais accusé d'avoir fomenté "un plan pour contrôler les médias".

L'accusation, lancée le 5 février par l'hebdomadaire Sol et reprise depuis par plusieurs médias, s'appuie sur des rapports d'écoutes téléphoniques, enregistrées dans le cadre d'une enquête pour corruption mais classées sans suite par la justice fin novembre.

La publication, par Sol puis par le quotidien Correio da Manha, d'extraits d'écoutes et de comptes-rendus judiciaires dénonçant de "forts indices de l'existence d'un plan impliquant directement le gouvernement" a été qualifiée d'"infâmie" par José Socrates qui a mis en cause un "journalisme de trou de serrure".

L'affaire a toutefois été jugée suffisamment grave pour que le parlement s'en saisisse et convoque la semaine prochaine, dans le cadre de sa Commission d'éthique, une série d'auditions consacrées à la liberté de la presse.

De son côté, le syndicat des journalistes a appelé jeudi "à combattre la censure", rappelant avoir dénoncé depuis un an plusieurs "tentatives de conditionnement des journalistes". Le dernier d'entre eux, Mario Crespo, présentateur de la télévision privée SIC, a accusé au début du mois José Socrates de l'avoir présenté comme "un problème à régler" lors d'un déjeûner avec des membres de son gouvernement.

Selon Sol, qui publie vendredi de nouvelles révélations, le "plan" du gouvernement consistait à prendre le contrôle, via l'entreprise Portugal Telecom, de la télévision TVI, très critique du Premier ministre, et d'acquérir un des principaux groupes de presse du pays.

Le projet de rachat de TVI par Portugal Telecom, rendu public en juin 2009, avait suscité un tollé dans l'opposition avant d'être finalement abandonné, sur ordre du gouvernement "pour éviter le moindre soupçon", avait alors expliqué M. Socrates.

Jeudi, toute la journée, un véritable jeu de cache-cache avait mis aux prises la direction de l'hebdomadaire Sol et un huissier de justice, chargé de faire appliquer un référé judiciaire interdisant la publication de nouvelles écoutes à la demande d'un administrateur de Portugal Telecom, par ailleurs conseiller municipal socialiste de Lisbonne.

En vain. Sous le titre "La Pieuvre" barrant le profil de José Socrates, Sol a assuré vendredi qu'il continuerait à "exercer la mission la plus noble du journalisme: mettre en lumière ce que le pouvoir prétend camoufler", annonçant à la mi-journée le tirage d'une deuxième édition.

L'hebdomadaire a reçu le soutien unanime de la presse portugaise qui a dénoncé une "tentative de censure préalable", "une première en trente ans", selon le quotidien Publico.

Pour Joao Marcelino, directeur du Diario de Noticias, pourtant réputé proche des cercles du pouvoir, cette affaire "exige la rapide mise en place d'une commission d'enquête parlementaire".

Selon le journal, "l'après-Socrates est déjà un thème de discussion au Parti socialiste", qui a perdu sa majorité aux dernières législatives. "Plusieurs dirigeants se demandent si Socrates est encore la solution ou s'il est déjà devenu un problème", affirme Diario de Noticias.

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