Tempête
Un crépuscule de juillet. Il pleut comme à la fin du monde.
J’expérimente les eaux et le froid sur mon corps.
De petites mers se déversent en de grandes gorgées dans le caniveau,
le vent fuit les impasses, le tonnerre traverse le ciel hanté et moi ma vie.
Si tu étais ici maintenant, me sentirais-je plus heureux ?
Si tu m’enlaçais en cette heure, aurais-je encore peur ?
Le ciel impénétrable oublie le monde trempé…
Et toi, où es-tu ? Enroulée dans ton gilet en laine, lisant mon livre, à la lumière de l’abat-jour ? As-tu déjà écouté l’eau ?
L’océan s’ouvre à l’envers et chaque goutte cherche le sol comme le salut,
têtes penchées les arbres nettoient lourdement leur visage sur l’asphalte,
des silhouettes dans la pénombre passent comme des fantômes à mes pieds.
Sans défense sous la pluie, le vent cherche mon échine,
la voûte céleste se déchire
sur mes tempes, chaque goutte qui m’atteint à quelle vitesse tombe-t-elle,
à quelle vitesse explose-t-elle sur ma peau ?
La douleur, après le cri. Le nef céleste se tord en convulsion,
une clarté fugace rompt l’arc. Ce n’est pas Dieu agacé,
ne sont pas les nuages qui se déchargent, ce n’est pas le cycle se perpétuant.
C’est le ciel voulant se voir, comme Narcisse, au miroir.
Moi aussi, j’ai découvert le chemin me menant vers toi.
Je ne me suis tout simplement pas encore décidé à le prendre.
JLC/07.2003
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