sebenta de anotações esparsas, pensamentos ociosos, reflexões cadentes, poemas difusos, introspecções de uma filosofia mais ou menos opaca dos meus dias (ou + reminiscências melómanas, translúcidas, intra e extra-sensoriais, erógenas, esquizofrénicas ou obsessivas dos meus dias)
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cahier de notes éparses, pensées oisives, réflexions filantes, poèmes diffus, introspections d'une philosophie plus ou moins opaque de mes journées (ou + de réminiscences mélomanes, translucides, intra-sensorielles et extra-sensorielles, érogènes, schizophrènes ou obsessionnelles de mes journées)

sexta-feira, 26 de janeiro de 2007

Le blog qui a fait scandale en Chine

Le Livre "Journal sexuel d'une Chinoise sur le net", de Mu Zimei, a été fait a partir d'un blog qui retrace les aventures sexuelles d'une jeune Chinoise et qui a fait scandale en Chine depuis sa publication en 2003. Le livre est sortit en France, chez Albin Michel, en 2005.

La fille: "Tu veux coucher avec moi ce soir?"
Le garçon: "Pas possible. Je fais un blocage."
Elle: "Ah bon, pourquoi?"
Lui: "Tu es trop célèbre. (…) J'ai peur pour ma réputation."
Trop tard! Mu Zimei l'a déjà attrapé dans les filets de sa toile. Son blog ou weblog (journal intime sur le net) est devenu en quelques mois un des plus visités du cyber-espace chinois. Elle y raconte les rencontres et expériences sexuelles dans des soirées branchées de Canton - détails et dialogues croustillants à l'appui. Cela a fait scandale. Ses "performances sexuelles", mais surtout celles de ses amants, plus ou moins reconnaissables selon ses descriptions, sont devenues publiques et thèmes récurrents dans tous les magazines, journaux et émissions télévisées du pays.
Chinoises et Chinois accourraient au site quotidiennement. Curieux d'abord. Intéressés ou choqués ensuite.
La franchise déployée et le langage cru qu'utilise Mu Zimei - pseudonyme de la blogeuse - n'ont pas seulement bouleversé les moeurs religieuses et les traditions du peuple de l’Empire du Milieu, mais ont heurté de plein fouet la génération des anciens où les "non-dits" hantent les familles et finissent par les détruire.
Même l‘ establishment, en bon père de famille, s'en est mêlé. On soupçonna une journaliste d'un magazine branché. La fille fut intimidée, menacée d'être renvoyée, reçut des appels anonymes pendant la nuit pour fermer son blog, "honteuse fenêtre sur la débauche". Rien n'y a fait. Elle était déjà trop célèbre et les demandes d'interviews fusaient. Deux maisons d'éditions proposent de la publier. Elle finit par accepter et devient trop publique pour être la cible des pouvoirs.
Ce livre, qui raconte les aventures et mésaventures sexuelles d'une jeune Chinoise entre juin et novembre 2003, mérite d'être lu comme une radioscopie de toute la société chinoise en ce début de 21e siècle.
Mu Zimei parle de sexualité, sans tabou, si ouvertement que cela fait trembler une société aux moeurs en apparence candides et dociles, mais qui se révèlent vite débridées, parce que refouleés. Une société renfermée sur elle-même et où on ne discute jamais de ces choses-la (le sexe!), et surtout pas en dehors de la maisonnée.
Accompagnons donc les journées, qui se suivent et se ressemblent de cette jeune fille. Elle fume (de tout), boit sans relâche, sort toutes les nuits et plonge dans le monde du sexe pour se sentir à l'abri. Finalement elle se livre sur internet pour vivre, exister et oublier le suicide qui la hante.
Nous n'assistons pas simplement à une tranche de vie. La narratrice ne nous fait pas juste un compte-rendu de son quotidien mais nous rapporte aussi les histoires de ses amis et de sa famille. Ce qui nous permet un regard vu de l’intérieur d'une société qui se sent de plus en plus perdue. Une Chine avec de moins en moins de repères moraux et religieux. Des gens déchirés entre l'héritage lourd des ancêtres qui les contemplent d'un oeil réprobateur et le poids suffocant d'un État omniprésent, moralisateur et régulateur de la vie dans presque tous ses aspects. Le tout se heurtant à la vie moderne à l'occidental, à l'américaine, propagé de manière tapageuse par les magazines, télé, internet, comme seul accès au fameux happiness.
Un malaise qui atteint nos sociétés occidentales aussi. Ne serions nous finalement pas si différents de ces gens-la?...
A être lu sans un a priori voyeuriste. La Chine sur le divan freudien c'est dans le "Journal sexuel d'une Chinoise sur le net", chez Albin Michel.

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