échafaud II
quand l’épée te traverse aussi soudainement, tu la sens toujours?
quand la dague s’est plantée tellement profondément que tu ne sais plus si c’est de la douleur , ressens-tu toujours le coup porté?
quand le sang te coule encore chaud des mains, le reconnais-tu comme tien?
quand tu n’entends plus le vaccarme du coup de feu e que tu constates le trou noir sur ta poitrine fumante, est-ce le moment opportun pour savoir que tu dois mourir?
quand le brûlis dévaste une nouvelle fois la terre est qu’elle n’est plus combustible, que reste-t-il à brûler?
quand tu perds pied e que tu sais que la mer va te remplir la gueule et les narines et les orbites des yeux, es-tu encore en vie pour penser à tout celá?
quand le désert te brûle les poumons avec sa poussière, as-tu encore soif?
quand tu passes en vol plané par le dixième étage en fonçant droit sur le sol, sens-tu encore tes veines qui pulsent à l’envers?
quand tu te désintègres en un seul souffle d’explosion, que deviens-tu?
quand le soleil se noircit e il ne fait plus jour ni nuit, où es-tu?
quand tous te disent que tu es un monstre, dois-tu continuer à vivre?
…
Docilement, tu t’agenouilles devant tes bourreaux,
les yeux bien ouverts tu aperçois la vérité dans les leurs,
tu couches ta tête sur le bout de poutre
tu remets ta nuque à la justice
la foule en délire se taît haletante
le ciel respire une, deux fois,
pendant quelques brefs instants tu as la sensation que tu arrives a entendre le soleil qui brûle.
Soudain, tu n’entends ni ne sens plus rien.
La main de l’ange est-elle intervenue pour toi, stoppant net le dernier instant?
Tu peux lever les yeux?
Si ton sang ne coule pas autour de toi, est-ce bon signe?
S’il n’y a plus de foule, ni de lame, ni de ciel,
et que le soleil est noir e qu’il ne fait plus jour ni nuit, où es-tu?
AGW aka JLC 170807
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